Imaginez deux chemins menant vers un précipice.
L'un chaotique, tracé en dépit du bon sens,
l'autre, taillé avec lenteur, ordre, calcul et
détermination.
Et l’arrivée au point de basculement.
Imaginez deux corps imperméables aux autres
le long silence qui pèse sur ces vies
la fragilisation mentale que peut engendrer l'isolement d'un
individu,
le manque de lien parental, scolaire, social,
l’ absence de communication au sein d'un couple.
Qui est l’agresseur? Qui et la victime ?
Notre destin se fait et se défait à chaque instant de notre
existence.
il tient autant au chasseur qu'à sa proie qu'ils se
retrouvent soudain face à face.
Jouer comporte des risques.
la maison de Laurence, le casino, l'hôtel à Saint-Flour, la discothèque Le Mix à Saint-Flour, la maison de David Graissac à l'Isle-sur-la-Sorgue, découvrez ici en images le décor de Cinq cartes brûlées.
Chaudes-Aigues (Cantal)
C'est le hasard qui nous a fait découvrir ce village en plein été, après avoir déposé notre fils dans une colonie de vacances dans l'Aveyron. Nous cherchions désespérément une chambre pour la nuit, un quinze août, et tous les hôtels du secteur affichaient complet, en raison des fêtes de ce week-end particulier. Sur les indication d'un hôtelier à Laguiole, nous avons quitté le département pour le Cantal et rejoint Chaudes-Aigues où un hôtel avait encore quelques chambres de libres.
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Le casino et hôtel |
Il s'agissait du casino de la ville. Nous l'avons découvert en y arrivant et sommes tout de suite tombé sous le charme (surtout mon mari) de cet hôtel à la décoration un peu désuète qui me rappelait celle des hôtel chic d'Europe de l'Est. Après avoir demandé à changer de chambre - celle qu'on nous avait attribuée n'était pas franchement propre - nous avons dîner sur la terrasse de l'hôtel tout en nous régalant de plats traditionnels (surtout mon mari) avec l'animation karaoké qui battait le plein dans la salle du restaurant.
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Le casino |
Enfin, nous nous sommes rendus au casino ou nous avons eu la surprise de découvrir une table de black-jack. Ravis (surtout mon mari), nous avons joué assez longtemps pour ne pas perdre d'argent et même en gagner (surtout mon mari).
Et c'est à ce moment-là, en observant la croupière ramasser nos jetons et retourner des cartes sur le tapis que j'ai eu la révélation : c'était elle!
C'était ici que tout allait se passer.
J'avais trouvé le métier de mon héroïne, son lieu de travail, et même, celui de l'homme qui allait bientôt venir s'assoir à sa table: un médecin thermaliste de la ville.
C'était ici que tout allait se passer.
J'avais trouvé le métier de mon héroïne, son lieu de travail, et même, celui de l'homme qui allait bientôt venir s'assoir à sa table: un médecin thermaliste de la ville.
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La station thermale de Chaudes-Aigues |
Une station thermale dont nous n'avons pas eu le temps de profiter mais que j'espère visiter bientôt à l'occasion d'un prochain voyage dans le Cantal.
Le décor particulier de cette petite ville où il est si agréable de se promener, la présence de cette source brûlante qui jaillit en son coeur, la chaleur qu'elle procure naturellement à ses habitants, tout cela était vraiment d'une grande force pour mon roman, et tellement en lien avec la thématique de l'eau.
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La fontaine d'eau brûlante au coeur du village |
Saint-Flour (Cantal)
En quittant Chaudes-Aigues deux jours plus tard, nous sommes descendus vers Saint-Flour. Déjà, dans ma tête, se déroulait l'histoire. Je cherchais sur la route que nous descendions l'emplacement de l'accident de voiture dont il serait question dans le roman.
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Les orgues |

Et puis j'ai vu s'élever le long de la route ces falaises, les orgues de Saint-Flour, qui donnent cette impression d'écrasement, comme si quelque chose de très ancien, de très puissant, pesait sur les habitants de la ville.
Et j'ai su que j'en ferai quelque chose dans le livre.
Enfin, en arrivant sur la ville, je découvre à droite de la route nationale l'existence du centre Hospitalier de Saint-Flour. J'avais tous les éléments en main pour installer mes personnages dans le décor.
Restait à trouver la maison de Laurence.
La maison de la famille Graissac
Je voulais une maison qui fasse peur, mais pas trop. Un pavillon banal mais dans un environnement anxiogène. J'avais déjà en tête l'idée de travailler sur ces habitations situées trop près de pylônes électriques : les ondes dégagées par les câbles à haute tension engendrent de nombreux troubles de la santé et dysfonctionnements. Un sujet que je voulais aborder dans le livre. Alors, en traversant la ville, apercevant en bas de la route un poste électrique vers lequel convergeaient tous les câbles de la ville, j'ai senti mon coeur battre plus vite. J'ai demandé à mon mari de se diriger vers le poste et voici les photos que j'ai prises depuis la voiture...
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Le poste électrique |
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la maison qui a inspirée celle de Laurence |
Juste de l'autre côté de la route, se trouve une maison. Un pavillon comme je l'imaginais, typique des années 50, cerné par des câbles électriques qui s'éparpillent vers la vallée. Elle est cachée derrière une haie en haut d'un talus d'herbe sèche. Je n'ai pas osé trop m'approcher. L'idée est juste de m'inspirer de la topographie des lieux, pas de frapper aux portes pour demander à faire le tour du propriétaire. Car je doute que l'histoire que je vais projeter dans cette maison puisse plaire à ceux qui y habitent!
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Non loin du poste électrique se trouve également une chambre d'hôtes |
La maison de M. Graissac, à L'Isle-Sur-La-Sorgue
C'est une maison où j'avais projeté d'habiter avec ma famille voilà deux ans. Mon mari étant antiquaire de jouets anciens aux Puces de Saint ouen, L'isle-Sur-La-Sorgue était l'écrin tout indiqué pour déménager son activité et nous y installer, à quelques dizaines de kilomètres d'Avignon.
Malheureusement, pour tout un ensemble de raisons, le projet ne s'est pas fait. Mais j'ai gardé souvenir de ce mas que je trouvais très beau. Le mettre dans ce livre était une façon de ne jamais l'oublier et d'y vivre, au travers de mes personnages, quelques instants.
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le paddock et l'alignement des cyprès |
Trouver l'hôtel où allait se dérouler la partie la plus sanglante du roman n'a pas été trop difficile. Mon choix s'est rapidement porté sur le Grand Hôtel de l'Etape. La carte est très appétissante et l'ambiance plutôt chaleureuse, typique d'un hôtel restaurant accueillant une clientèle locale et de passage.
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L'hôtel restaurant de la scène de crime |
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la table à laquelle Laurence Graissac et le docteur Bashert prennent leur dernier déjeuner. |
La discothèque dans laquelle le docteur Bashert s'échoue en galante compagnie, la voici : craquant le mobilier, non? Je voulais un lieu qui contraste avec le médecin thermaliste branché musique classique et rando en montagne. Un lieu de perdition clinquant, décalé, et froid.
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Discothèque Le Mix, à Saint-Flour (photo tirée d'un article de la Montagne) |
En découvrant ces sièges en skaï argenté, l'inspiration m'est venue aussitôt.
Parfois, un détail suffit pour enchanter un chapitre.